91³Ô¹Ï

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Selon une étude, les membres de groupes marginalisés sont disproportionnellement exposés à des risques lors de séismes

Selon des chercheurs qui ont examiné des données sous l’angle de l’équité, les plans d’urgence devraient tenir compte de facteurs socio-économiques, et les immeubles bâtis il y a longtemps devraient faire l’objet d’investissements ciblés
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 14 May 2025

Une nouvelle étude révèle que les membres de groupes socialement et économiquement marginalisés à Montréal et à Ottawa-Gatineau sont disproportionnellement exposés à des risques lors de séismes.

Codirigée par Daniele Malomo, professeur adjoint de génie civil à l’Université 91³Ô¹Ï, l’étude est la première au Canada à examiner la vulnérabilité en cas de séisme sous l’angle de l’équité.

Les scientifiques ont utilisé des techniques de cartographie spatiale et des méthodes statistiques pour cerner les zones où le risque sismique et la vulnérabilité sociale se recoupent. Ils ont ainsi découvert des schémas d’inégalité liés à l’origine ethnique, au revenu, à la langue et aux conditions de logement. Ils se sont appuyés sur les données du Recensement de la population de 2021 et du modèle des risques sismiques probabilistes pour le Canada.

« Les cadres traditionnels d’évaluation des risques sismiques se concentrent exclusivement sur des indicateurs tangibles de vulnérabilité des bâtiments ou sur des données économiques, explique Daniele Malomo, chercheur principal du projet. L’ajout du volet social est inédit et particulièrement pertinent dans le contexte diversifié du Canada. Il permet d’approfondir la compréhension et de mieux orienter les décideurs. »

Dans les deux régions urbaines étudiées, les quartiers où les risques liés aux tremblements de terre étaient les plus élevés étaient ceux dont le parc immobilier était vieux et, par conséquent, moins résistant aux secousses sismiques que les constructions plus récentes. Les nouveaux immigrants, les familles monoparentales, les personnes âgées et les membres de minorités visibles sont beaucoup plus susceptibles de vivre dans ces quartiers que les autres groupes démographiques. À Montréal, les personnes peu scolarisées, qui parlent une langue autre que l’anglais ou le français et qui vivent seules sont également surreprésentées.

Dans un modèle traditionnel d’évaluation des risques associés aux catastrophes, on tend à estimer les dommages physiques causés aux infrastructures, sans tenir compte des conditions sociales qui exposent certains groupes à des risques accrus.

« Cette étude montre que le risque sismique est un nouvel élément important d’équité, de justice environnementale et de justice sociale à considérer lors de la planification des mesures d’urgence », déclare Liton Chakraborty, associé de recherche au Groupe de recherche sur les risques climatiques de l’Université de Waterloo et auteur principal de l’étude. « On voit que certaines personnes sont plus exposées au danger ou aux risques environnementaux que d’autres, simplement en raison de leur situation sociale ou économique. »

Les gouvernements et les urbanistes peuvent utiliser ces renseignements pour concevoir des stratégies d’intervention d’urgence plus inclusives et veiller à ce que les groupes les plus vulnérables soient pris en compte dans les mesures visant à améliorer la sécurité publique et la résilience aux catastrophes, ajoute-t-il.

Les chercheurs recommandent aux urbanistes et aux décideurs politiques d’intégrer des indicateurs de vulnérabilité sociale comme le revenu, le niveau de scolarité et les conditions de logement dans leur évaluation des risques associés aux catastrophes et dans leurs travaux de préparation aux situations d’urgence. Ils prônent également l’élaboration de plans d’urgence propres à chaque quartier et des investissements ciblés dans les immeubles construits il y a de nombreuses années et dans les quartiers défavorisés.

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L’article « », par Liton Chakraborty, Daniele Malomo, Bora Pulatsu, Sheldon Andrews, Jennifer A. Spinney et coll., a été publié dans le International Journal of Disaster Risk Reduction. Cette étude s’inscrit dans un plus vaste projet financé par le fonds Nouvelles frontières en recherche — volet Exploration, dirigé par Daniele Malomo, de l’Université 91³Ô¹Ï (chercheur principal), avec Bora Pulatsu, de l’Université Carleton (cochercheur principal), Sheldon Andrews, de l’ÉTS (cocandidat), Jennifer Spinney, de l’Université York (cocandidate), et Liton Chakraborty (conseiller en recherche).

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